La DMCA au cœur des RDV de l’histoire de Blois.

Rencontre avec les intervenants de la table ronde du musée de l’Armée « Une certaine idée de la France ? »

Dans le cadre des Rendez-vous de l’histoire de Blois 2025, le musée de l’Armée a présenté la table ronde « Une certaine idée de la France ? Combattre et représenter la France depuis l’exil, 1939-1945 » en écho à l’exposition « Un exil combattant. Les artistes et la France, 1939-1945 ».


Dans cet entretien, Sylvie Le Ray-Burimi (Conservatrice en chef du patrimoine et cheffe du département des Beaux-Arts et du Patrimoine du musée de l’Armée), et Vincent Giraudier (Chef du département de l’Historial Charles de Gaulle du musée de l’Armée) reviennent sur la diversité des acteurs et des formes de création mobilisés par la France libre, ainsi que sur l’héritage culturel et mémoriel de cette période.


1. En quoi cette table ronde illustre-t-elle la manière dont le musée de l’Armée relie histoire militaire et histoire de la nation ?

L’exposition Un exil combattant, ouverte de février à juin 2025, présentait la manière dont les artistes, les intellectuels et les scientifiques ont contribué à faire vivre “une certaine idée de la France” depuis l’exil, en contribuant ainsi à légitimer l’action de la France vis-à-vis des pays neutres et alliés.
Cette vision décloisonnée de l’histoire militaire dialoguant avec l’histoire culturelle, diplomatique et politique s’inscrit dans la programmation au long cours du musée de l’Armée avec des expositions comme Vu du front (2014), Picasso et la Guerre (2019) ou Photographies en guerre (2022).

2. Votre exposition Un exil combattant explorait déjà l’idée d’une France qui se représente depuis l’exil. Qu’avez-vous voulu prolonger ou approfondir à Blois ?

Animée par Guillaume Piketty, président du comité scientifique de l’exposition et directeur du Centre d’histoire de Sciences Po, cette table ronde nous a permis tout à la fois de revenir sur le propos de l’exposition mais aussi d’ouvrir vers certains questionnements issus des nombreuses visites organisées dans l’exposition, notamment sur l’alignement ou au contraire la singularité des messages envoyés par les exilés français avec ceux émanant de la résistance intérieure d’une part, des pays d’accueil des exilés d’autre part.
La résistance culturelle depuis l’exil est d’une manière générale beaucoup moins connue et mise en avant que la résistance culturelle depuis la France occupée, et c’est ce qui nous a amenés à proposer ce prolongement de l’exposition.

3. Que représente pour vous le fait de partager votre travail avec le public du festival ?

Les Rendez-vous de l’Histoire de Blois sont devenus le lieu de rencontre incontournable de la communauté des historiens. Particulièrement fréquentés par les enseignants, ils sont l’occasion d’échanges directs avec nos collègues comme avec le grand public intéressé par l’histoire dans une démarche d’histoire publique et de vulgarisation de la recherche.

4. Comment transmettre aux jeunes générations l’esprit de ces parcours d’exil et de résistance ?

Dans l’exposition Un exil combattant elle-même, nous avions proposé un parcours dédié aux jeunes publics sous forme de cartels illustrés relus et retravaillés par une classe de CM2 et mettant en avant des figures de la Résistance telles qu’Anna Marly, Saint-Exupéry ou Jean Gabin.
Dans le cadre des rencontres de Blois, nous avons également pris part à un atelier organisé par l’Institut National de l’Audiovisuel et le site éducatif LUMNI, qui a permis de confronter des témoignages audiovisuels de résistants en exil et de résistants de l’intérieur et d’échanger avec un public composé notamment d’enseignants mais également d’étudiants.

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