La DMCA au cœur des RDV de l’histoire de Blois.

Le musée national de la Marine revient sur la construction des récits muséographiques et la mission des musées littoraux.

Lors des Rendez-vous de l’Histoire de Blois, le musée national de la Marine a présenté une table ronde sur l’histoire des musées littoraux du réseau : « Histoires maritimes en mouvement : construction, évolution et perspectives à travers l’histoire des musées nationaux de la Marine de Brest, Port-Louis, Rochefort et Toulon.

Anne Belaud de Saulce (Administratrice du site de Port-Louis), Charlotte Drahé, (Administratrice du site de Rochefort), Jean-Yves Besselièvre (Administrateur du site de Brest) et Elsa Lewuillon(Administratrice du site de Toulon) ont répondu à nos questions sur la construction des récits muséographiques et la mission de transmission auprès du public.


Qu’avez-vous voulu mettre en lumière à travers cette réflexion commune entre les sites de Brest, Port-Louis, Rochefort et Toulon ?

Cette table ronde avait pour objectif de retracer l'histoire de nos institutions muséales implantées dans les arsenaux, depuis leurs origines jusqu'à nos jours, avec un questionnement commun : en quoi les présentations muséographiques, leurs évolutions, les choix d'œuvres ou de sujets d'expositions nous éclairent sur les manières dont se racontait l'histoire maritime de la France au fil du temps.

En quoi ces musées participent-ils, chacun à leur manière, à la construction d’un discours sur la France et la mer ?

Les musées sont des espaces communicationnels, qui portent des discours, des narrations et souvent une vision d'un sujet. Ces récits sont intimement liés aux périodes dans lesquels ils s'enracinent. Ainsi, effectuer un travail d'analyse des transformations de nos espaces muséographiques sur le temps long nous renseigne sur les manières dont, à différentes époques, se racontait l'histoire maritime de la France.
Il est par ailleurs intéressant de contextualiser ces récits en les mettant en regard des événements militaires et maritimes qui jalonnent notre histoire. Notre travail d'historiens est donc de questionner ces sources, archives et images, et d'en tirer des enseignements qui peuvent nous inspirer pour l'avenir comme nous alerter.
Il est également intéressant d’analyser comment le musée national de la Marine entretient son lien avec les cultures maritimes locales, en offrant via ses musées du littoral une vision plurielle des différentes identités maritimes de la France.

Le musée est aussi un espace public et politique : comment cette dimension se traduit-elle dans la manière dont vous racontez aujourd’hui l’histoire maritime ?

Depuis leurs origines, les musées sont des espaces politiques. En effet, à la base d'une collection, il y a d'abord un choix, un tri, une sélection qui fait passer l'objet au statut d'œuvre devant être conservée pour l'avenir pour raconter une société, ses goûts, ses conceptions d'une histoire ou d'une esthétique. Il s'agit donc bien d'un acte politique visant à incarner, à travers des objets, un récit plutôt qu'un autre.
Aujourd'hui, les musées sont aussi des espaces publics, ouverts au plus grand nombre. Cette dimension oblige l'institution à s'interroger et développer des discours pluriels et inclusifs reflétant non pas une histoire mais des histoires qui parlent à toutes les catégories de visiteurs.
Raconter des histoires maritimes qui se croisent et se nourrissent, à travers différents points de vue qui se complètent, voilà désormais la mission du musée.

Que représente pour vous le fait de participer aux Rendez-vous de l’Histoire de Blois et d’y faire découvrir l’histoire maritime au public du festival ?

De ces rencontres naissent parfois de nouvelles collaborations et projets. Ayant à cœur de diffuser l'histoire maritime, ce festival est un parfait espace pour mieux la faire connaître. Enfin, il apparaît important pour le musée national de la Marine d’affirmer son rôle de musée d’histoire et de transmission, en participant à cet événement important et très populaire auprès du grand public. C’est par ailleurs un signal fort envoyé que celui de rassembler sur place pour l’occasion les quatre administratrices et administrateur de ses sites du littoral pour porter la voix du musée.

Partager sur