Le corpus des individus dont on trouve ici la trace est plus large que celui des seuls « fusillés pour l’exemple ». Au sein des archives des conseils de guerre conservées, l’ensemble des personnes fusillées à la suite d’une condamnation par un conseil de guerre de l’armée française au cours du conflit a en effet été pris en compte, sans exclure ni civils, ni ressortissants étrangers, ni fusillés condamnés pour des crimes ou délits « de droit commun » ou pour espionnage. Les conseils de guerre de l’intérieur, d’outre-mer et de l’armée d’Orient sont représentés au même titre que les conseils de guerre aux armées du front occidental. Enfin, les fusillés sans jugement sur ordre de l’autorité militaire sont également listés, tout comme les exécutions sommaires qui ont laissé des traces dans les archives, qu’il s’agisse d’exécutions dans le feu de l’action par un supérieur mais aussi de tirs de sentinelles sur des déserteurs ou sur des prisonniers tentant de s’évader, d’homicides par légitime défense par des camarades ou des gendarmes au moment d’une arrestation, etc.
Ce corpus est toutefois limité à la documentation disponible. Les archives de toutes les juridictions des conseils de guerre n’ayant pas été conservées, du fait de destructions au cours du conflit ou plus tard, certains dossiers manquent à l’appel. Le fichier des militaires morts de la Première Guerre mondiale ainsi que les informations recensées dans les archives des unités et états-majors (journaux des marches et opérations, archives des états-majors des grandes unités, du Grand Quartier général, de l’état-major de l’armée ou du cabinet du ministre au Service historique de la Défense) pallient en partie cet état lacunaire et documentent les cas sans procédure (fusillés sans jugement et exécutés sommaires).
Malgré ces réserves méthodologiques, le corpus réuni au cours des opérations de recherche menées dans le cadre de cette mise en ligne permet d’aboutir à un nombre total de fusillés supérieur aux estimations qui prévalaient jusqu’ici. Les tableaux suivants doivent s’entendre comme une première répartition des fusillés par fonds et par catégories, répartition qui pourra être affinée par les chercheurs qui disposent désormais d’un accès facilité à un corpus documentaire élargi.
Chiffres à jour au 04/04/2022