Campagne du Mexique (1861-1867)

La république mexicaine, indépendante depuis 1821, a une importante dette envers l’Angleterre, l’Espagne et la France, lorsque Benito Juárez, membre du parti libéral au pouvoir depuis 1858, décide d’en suspendre le paiement en juillet 1861. C’est le motif qu’invoque Napoléon III pour le déclenchement de son intervention militaire. Il souhaite, avec la bénédiction du pape, établir un empire catholique pour contrebalancer la puissance américaine, alors que la guerre civile qui monopolise les États-Unis lui laisse le champ libre.

La France, l’Angleterre et l’Espagne envoient des troupes qui débarquent en décembre 1861 dans le port de Veracruz. Toutefois, cette expédition s’avère beaucoup plus complexe que prévu et l’Espagne et l’Angleterre se retirent en 1862. Le 5 mai 1862, les français sont repoussés devant la ville fortifiée de Puebla et il faudra 28 000 hommes pour prendre la ville l’année suivante avant d’entrer dans Mexico. Napoléon III demande alors à l’archiduc Maximilien de Habsbourg de devenir empereur du Mexique, ce qu’il finit par accepter.

A la fin de la guerre de Sécession, les États-Unis demandent à la France de retirer ses troupes. Ainsi, les menaces américaines combinées à la guérilla mexicaine et à la lassitude de l’opinion française contraignent Napoléon III à évacuer ses troupes dès 1866. Maximilien de Habsbourg, resté sur place, est fusillé le 19 juin 1867.

La collection du ministre de la Guerre conservée par le Service historique de la Défense comporte une dizaine d’œuvres relatives à la campagne du Mexique. Les aquarelles sont actuellement en dépôt dans d’autres institutions mais les dessins sont conservés à Vincennes. La plupart ont été réalisées par l’artiste Gaspard Gobaut. Il a reproduit les paysages des principales batailles du conflit à l’aide des informations qui lui étaient parvenues. Une attention toute particulière est portée à la végétation ou encore à l’architecture. Ces dessins préparatoires permettent ensuite de réaliser des aquarelles illustrant les grandes étapes de la campagne, comme la prise de Puebla. Elles offrent ainsi une compréhension du dispositif tactique mais rendent aussi compte de ce pays jusqu’alors assez peu connu en France.

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